Renforcer son estime de soi
par Claude Luy | mars.23
Le regard que l’on porte sur soi-même est vital à son équilibre. Lorsqu’il est bienveillant, il permet de se sentir bien dans sa peau, d’entretenir des relations harmonieuses avec les autres et d’agir sereinement face aux difficultés de l’existence. À contrario, quand il est négatif, il entraîne des souffrances et des obstacles auto-saboteurs qui entravent l’accès au bonheur. Pour s’être intensément penché sur le sujet - à dire vrai, pour y avoir personnellement travaillé pendant des années :-) - je dirais que jouir d’une bonne estime de soi, découle en partie de la connaissance et de la conscience que l’on a de soi. Ainsi, commencer par faire une petite introspection intérieure pour évaluer la relation qu’on entretient avec son estime personnelle est le premier pas pour vivre en meilleure harmonie avec soi-même … et les autres.
Offrez-vous un espace de réflexion et d’exploration intérieure pour évaluer les questions qui suivent. Basé sur l’échelle d’évaluation de "Rosenberg (1)", ce mini-questionnaire, vous permettra de faire le point avec votre estime personnelle et de mettre en lumière une potentielle carence en la matière qui vous empêcherait de vous apprécier à votre juste valeur.
Les résultats de votre test sont-ils édifiants ? Pour vous aider à mieux les comprendre et vous permettre d’en extraire les meilleurs éclairages, commençons par définir plus concrètement le béaba de l’estime de soi. Premièrement, bien que l’estime de soi se construise dès la petite enfance à partir des expériences et des relations avec les personnes importantes de son entourage, il est précieux de noter qu’elle continue d’évoluer tout au long de la vie. Ainsi, pour maintenir une bonne estime de soi, il est clé de la cultiver au quotidien et de rester conscient.e que son équilibre dépend de trois composantes majeures (2) et indispensables, à savoir :
C’est la capacité de se respecter quoiqu’il advienne et de s’aimer sans condition. De se porter un amour inconditionnel qui ne résulte ni de ses réussites, ni de ses qualités. Un amour pur qui nous rend digne de respect et d’estime simplement pour qui on est. Retenez bien que l’amour de soi est la base de l’estime de soi : son ingrédient majeur le plus intime et sans doute le plus profond. S’il est vrai que celui-ci dépendant surtout de l’amour que l’on a reçu par sa famille et son entourage durant l’enfance, soyez certain.e qu’il est possible de le rattraper ou pour le moins, de le reconstruire :-).
" pour être aimé.e par les autres, il faut d’abord s’aimer soi-même "
C’est le regard que l’on porte sur soi et l’appréciation que l’on en fait. En d’autres mots, il s’agit d’un système d’évaluation intérieur qui estime la valeur de ses qualités et de ses défauts. L’objectivité de ce système dépend principalement de l’environnement familial dans lequel nous avons grandi, respectivement des attentes et des projections que ses parents ou ses proches ont pu avoir ou pas sur soi.
Souvent confondue avec l’estime de soi, la confiance en soi connote principalement sa capacité d’action. Avoir confiance en soi, c’est avoir la certitude que l’on est capable et adéquat.e en toutes circonstances, peu importe le risque d’échec et de jugement par les autres.
Revenons maintenant sur le résultat de votre test. A-t-il mis en évidence une carence en estime de vous ? Peut-être en étiez-vous déjà conscient.e ou peut-être le découvrez-vous aujourd’hui ? Ou alors, peut-être jouissez-vous d’une bonne estime de vous et avez simplement chercher à faire le test pour vous en assurer ?
Quelle que soit votre niveau d’estime de vous à la lecture de cette nouvelle lettre d’inspiration, nous souhaitons vous rappeler ici, que ce partage n’a évidemment pas la prétention de remplacer le support avisé d’un professionnel de la santé émotionnelle mais de vous livrer les clés d’évolution qui nous ont le plus inspirés sur le chemin d’évolution de notre propre estime personnelle.
Nous l’avons déjà souligné plus haut, l’amour de soi est le socle d’une bonne estime de soi et c’est également l’ingrédient qui peut lui faire le plus défaut. Lorsque l’on a manqué d’amour par le passé, on cherche inexorablement à le combler à travers les autres alors que l’Amour dépend d’abord de soi. Et ça, c’est important de l’apprivoiser, de le reconnaître et de le cultiver pour jouir d’une saine estime personnelle. C’est pourquoi, les rendez-vous d’Amour avec soi sont formidables ! Alors, prenez votre agenda, identifiez la prochaine plage de libre et posez un rendez-vous d’amour avec vous. N’ayez crainte, c’est ce simple fait de le décider qui est le plus difficile :-).
Et qu’est-ce qu’on y fait ? On se mire ! Oui, dans un miroir. Idéalement à main (moins de CHF/EUR 5.- en grande surface). On s’installe confortablement, on ferme ses yeux, on prend quelques inspirations profondes et on dépose ses mains sur son cœur. On ressent ce qui se passe dans cette connexion et on y accorde sa plus belle qualité de présence. Et lorsque c’est juste pour soi, on prend le miroir dans sa main droite tout en maintenant sa main gauche sur son cœur et on se mire !
Accordez-vous un regard bienveillant et objectif. Si des pensées négatives ou des jugements dévalorisants surviennent, refermez les yeux et reprenez contact avec votre cœur. Au besoin, vaporisez un ou deux sprays du parfum Cœur au centre de votre poitrine pour vous soutenir. Respirez profondément et reprenez le miroir de votre main droite. Mirez-vous à nouveau et cette fois-ci, dites-vous des mots d’amour, si possible à voix haute "je m’aime", "j’aime mon.ma", "je suis magnifique", …
Cet exercice vous est difficile et inconfortable ? C’est normal. Il n’est pas évident de se donner de l’amour lorsque l’on a pas appris à en recevoir. Cela dit, rappelez-vous que plus vous serez capable de vous reconnaître et de vous aimer tel.le que vous êtes, plus vous vous sentirez digne de l’amour des autres.
Et oui, encore lui.elle ;-) Je vous en ai déjà parlé à de nombreuses reprises. Le juge intérieur peut incarner bien des figures : à commencer par la voix d’un parent, d’un professeur ou d’un collectif, mais aussi une croyance limitante ou encore un égrégore. Bien entendu, ce juge intérieur profite à notre équilibre quand il est porteur d’objectivité et de conscience. Cela dit, lorsque l’on est confronté à une faible estime de soi, cette voie intérieure peut prendre le dessus et devenir extrêmement jugeante, pour le pire dévalorisante et limitante.
En ce qui me concerne, ce juge avait pris une telle place qu’il en était devenu paralysant ! Lorsque j’en ai pris conscience, j’ai entrepris de le rencontrer pour lui demander de rester à sa juste place à travers l’exercice suivant :
Installez-vous dans un endroit au calme où vous serez certain.e de ne pas être dérangé.e. Installez deux chaises l’une contre l’autre. L’une pour vous et l’autre pour votre juge intérieur. Pour commencer, asseyez-vous confortablement sur votre chaise. Fermez les yeux, respirez profondément et déposez vos mains sur votre cœur. Prenez le temps nécessaire ici pour vous centrer et connecter votre plus belle qualité de présence. Lorsque vous sentirez que c’est juste, ouvrez les yeux et regardez la chaise en face de vous : votre juge intérieur. À haute voix, dites-lui ce que vous avez sur le cœur et ce que vous ressentez lorsqu’il prend le dessus à vos dépens. Demandez-lui de rester à sa juste place et de cesser ces jugements négatifs incessants. Assurez-lui que dès à présent, vous reprenez le contrôle de vos pensées et que vous n’hésiterez pas à le rappeler à l’ordre si il devait tenter de vous perturber à nouveau.
Cet exercice paraît simpliste de prime à bord mais croyez-en mon expérience, il est très puissant et transformateur car il travaille sur plusieurs angles : 1. Il permet de véritablement prendre conscience de l’impact de son juge intérieur sur son estime de soi et de la place qu’il occupe dans son inconscient 2. Il permet d’extérioriser la charge négative émotionnelle liée à ce discours intérieur dévalorisant et 3. Il permet d’incarner psycho-corporellement son intention de reprendre le contrôle de ses pensées.
Vous l’avez compris plus haut, l’estime de soi découle également du regard que l’on porte sur soi et de l’appréciation que l’on en fait. Ainsi il se peut, en fonction de ses expériences de vie passées, que son regard soit biaisé et qu’il induise une évaluation intérieure totalement subjective. En gros, il y a un "comment je suis réellement" et un "comment je me vois". Et en ce qui concernent les personnes qui ont une faible d’estime d’elles-mêmes, il existe bien souvent un écart important, pour ne pas dire un fossé, entre ces deux "Moi".
Pour y palier, il est avant tout important d’en prendre conscience. Car si on est intimement persuadé que la vision que l’on a de soi est la réalité, il s’agit en effet de deux choses différentes. Je ne suis pas que la perception que j’ai de moi. Alors, voici notre astuce simple, ludique et créative : dessinez-vous.
Pas besoin de se lancer dans un autoportrait pour un concours d’entrée aux beaux-arts, il s’agit juste d’un document de travail pour vous aider à identifier et transformer la potentielle vision déformée que vous avez de vous. Prenez une feuille blanche et un stylo ou crayon papier. Fermez les yeux quelques instants et sans réfléchir, dessinez-vous de la tête au pieds. Pensez aux détails : votre visage, votre poitrine, votre ventre, …. Avant de terminer votre dessin, ajouter autour de vous, 5 qualités qui vous qualifient. Posez votre crayon et si possible, installez-vous ailleurs pour étudier votre dessin. Cela vous permettra de le regarder avec plus de recul.
Que voyez-vous ? Quel est l’expression de votre visage ? Comment est proportionné votre corps ? De manière général, qu’en dites-vous ?
Maintenant, que pensez-vous qu’en dirait la personne qui vous aime ? Peut-être l’un de vos parents, votre mari.femme, un.e ami.e. Serait-il.elle du même avis ?
Reprenez une feuille blanche, votre crayon et refaite l’exercice à travers le regard de cette personne qui vous aime. Dessinez-vous de la tête aux pieds et ajoutez-y 5 qualités qui vous qualifient au mieux.
À nouveau, prenez du recul si possible en vous installant ailleurs dans la pièce et comparez maintenant les dessins.
Que notez-vous de différent ? Lequel des deux vous paraît le plus objectif ?
Pour aller plus loin dans cette prise de conscience et permettre à votre regard intérieur d’évoluer, je vous encourage, dans le cas où vous vous sentez en confiance, de montrer ces deux dessins à la personne qui vous aime pour avoir son retour. Bien évidemment, pour que cela soit productif, il est important que vous lui expliquiez votre démarche et que vous soyez certain.e de pouvoir compter sur son soutien.
Finalement, l’équilibre de l’estime de soi étant l’affaire de toute une vie, je vous recommande chaleureusement de la mesurer ponctuellement. Pour le moins, d’en faire une évaluation sur une échelle de 1 à 10, 10 étant l’état de parfaite estime de soi, avant de mettre en application ces 3 clés. Cela vous permettra d’une part de vous assurer que mes clés fonctionnent :-) mais surtout de vous conforter dans un cercle vertueux qui valorise vos efforts et qui immanquablement augmentera votre estime de vous.
Belle ascension vers vous-même !
1 mis au point en 1965 par Morris Rosenberg, l’échelle de Rosenberg est le test le plus pratiqué pour évaluer l’estime de soi / à ce titre, le test proposé dans le cadre de cet article est une réplique de l’échelle d’estime de soi de Rosenberg reproduit en français par Évelyne F. Vallières et Robert J. Vallerand en 1990
2 L’estime de soi – s’aimer pour mieux vivre avec les autres de Christophe André et François Lelord aux éditions Odile Jacob